Les Rendez-Vous du Diagnostic Immobilier (RVDI) 2025
- Ahassior
- 8 avr.
- 9 min de lecture
Les Rendez-Vous du Diagnostic Immobilier (RVDI) 2025 se sont tenus le 20 mars au Parc Floral de Vincennes, rassemblant plus de 600 professionnels du secteur.
Cette 20ème édition a offert une plateforme pour discuter des enjeux actuels du diagnostic immobilier, avec des tables rondes, des conférences et la présence de plus de 40 exposants.

Petit tour d'horizon des thématiques abordés et des informations essentiels à connaître pour tout professionnels de l'immobilier et tout particulièrement pour les diagnostiqueurs.
Tables rondes et conférences principales :

Les diagnostiqueurs « solos », espèce en voie de disparition ?
Cette session a réuni des experts tels que Thomas Gomez (Pôle Expert), Vincent Delaroche (DIT-Formation), Frédéric Obled (SIBANE Diagnostic) et Paul Domaradzki (Diagamter). Ils ont discuté des défis auxquels sont confrontés les diagnostiqueurs indépendants dans un environnement réglementaire et économique complexe, en partageant des stratégies pour s'adapter et prospérer.
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🛠️Les difficultés actuelles rencontrées :
🔒 Durcissement des certifications : Les réformes récentes du DPE et de l'audit énergétique ont rendu l’accès à la certification plus exigeant. Le volume de connaissances requis a augmenté, les contrôles sont plus fréquents, et le coût global d’acquisition et de renouvellement des certifications pèse lourdement sur les indépendants.
💰 Pression économique : Les marges bénéficiaires diminuent avec la concurrence accrue, notamment de la part de réseaux franchisés ou de grandes entreprises qui mutualisent les coûts et cassent les prix. Les diagnostiqueurs solos peinent à suivre sans rogner sur leur propre rémunération.
📊 Poids administratif croissant : Les obligations de traçabilité, de justification, de mise en conformité, et les délais imposés par certains donneurs d’ordre (notaires, agences...) imposent une charge administrative importante difficile à gérer seul.
⚠️ Risques professionnels et sinistralité : Un solo diagnostiqueur assume seul la responsabilité de ses diagnostics. En cas de litige ou d’erreur, il est en première ligne, ce qui implique une pression constante et des assurances parfois coûteuses.
🧩 Débat et perspectives évoqués lors du RVDI :
Les intervenants (Thomas Gomez, Vincent Delaroche, Frédéric Obled, Paul Domaradzki) ont partagé des constats mais aussi des pistes d’avenir :
✅ Se regrouper sans forcément se salarier : former des coopératives, des groupements ou des réseaux d’indépendants pour mutualiser certains services (gestion, juridique, outils numériques, formation).
✅ Se spécialiser ou monter en gamme : se positionner sur des missions à forte valeur ajoutée (audit énergétique, repérages amiante complexes, diagnostics avant démolition).
✅ Miser sur la qualité et la relation client : fidéliser une clientèle locale, travailler en direct avec les particuliers ou les artisans, développer une image d’expertise de proximité.
✅ Automatiser certaines tâches : utiliser des logiciels de rapport, CRM, prises de rendez-vous, etc., pour réduire la charge administrative.
🔮 Conclusion : un avenir incertain mais pas fermé
Les diagnostiqueurs solos ne sont pas condamnés, mais le modèle classique du "one-man-show" touche sans doute à ses limites. La profession évolue vers plus de professionnalisation, de structuration, voire d’industrialisation. Cela n’exclut pas les indépendants, mais les oblige à s’adapter, se différencier et souvent collaborer pour continuer à exister durablement.
Certification DPE/Audit : bilan et perspectives

Animée par Lionel Janot (Groupe L3A, Alliance du Diagnostic Immobilier), Séverine Micheau (AFNOR Certification), Jean-Marc Verney (Irilus Formation, Afiden) et Patrick Gombaud (ONEDI), cette table ronde a évalué le nouveau régime de certification du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et de l'audit énergétique, en mettant en lumière les défis et les opportunités pour les professionnels.
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👷♂️ Contexte général :
Depuis la réforme de 2021 du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), celui-ci est devenu juridiquement opposable, et son contenu a été entièrement refondu pour être plus lisible et standardisé. En parallèle, l’audit énergétique réglementaire est devenu obligatoire pour les logements classés F ou G, dans le cadre de la vente (dans certaines zones et conditions), à partir de 2023, avec montée en charge progressive jusqu’en 2025-2026.
Ces évolutions ont entraîné :
une transformation du métier de diagnostiqueur, avec une montée en compétences attendue,
un renforcement des exigences de certification (formation initiale, examens, contrôles sur ouvrage, etc.),
et un besoin de clarification réglementaire face aux multiples réajustements et zones grises.
🔍 Bilan dressé lors des RVDI 2025 :
Des représentants d’organismes de certification et de formation (AFNOR Certification, Irilus/Afiden, Groupe L3A, ONEDI) ont dressé un état des lieux nuancé.
✅ Points positifs :
Professionnalisation accrue du secteur : les exigences plus élevées ont tiré vers le haut le niveau de compétence global.
Crédibilité renforcée du DPE, surtout dans les usages bancaires et dans la stratégie de rénovation des logements.
Volonté d’amélioration continue des outils logiciels, des formations et des guides techniques.
⚠️ Difficultés et critiques majeures :
Complexité des parcours de certification :
Multiplication des modules, des prérequis, des délais d’attente pour les examens.
Taux d’échec relativement élevé, en particulier pour l’audit énergétique.
Inégalités d’accès à la certification :
Les petites structures et les indépendants ont plus de mal à financer et à organiser les étapes de certification et de contrôle.
Difficultés d’accès aux chantiers types nécessaires à la certification (surtout en audit).
Manque d’harmonisation entre certificateurs :
Méthodologies et exigences parfois différentes d’un organisme à l’autre, créant un sentiment d’injustice ou d’opacité.
Délais de réponse longs, voire parfois incohérences entre les avis techniques et les décisions prises.
Audit énergétique : un format encore instable :
Outils logiciels parfois mal calibrés, recommandations floues, données sources manquantes.
Résistance de certains acteurs du marché immobilier, encore mal informés.
🌱 Perspectives évoquées :
🔧 Évolutions réglementaires à venir :
Des ajustements sont attendus courant 2025-2026 pour clarifier certains points de la certification, fluidifier les parcours et alléger certaines charges administratives.
Révision possible du référentiel de l’audit énergétique, notamment pour mieux l’adapter aux copropriétés.
👥 Renforcement de l’accompagnement des diagnostiqueurs :
Déploiement de formations continues, tutorats, groupes d’échange interprofessionnels.
Meilleure prise en compte des remontées de terrain dans les évolutions des logiciels et des guides DPE/Audit.
💡 Montée en puissance des outils numériques :
Intégration de l’IA et de la modélisation 3D dans les logiciels DPE.
Centralisation possible des audits dans une base nationale pour un suivi plus global des logements.
🧭 Redéfinition du rôle du diagnostiqueur :
Passage d’un simple "constat technique" à un acteur de la rénovation énergétique, capable de conseiller, d’orienter, et de participer à des projets globaux de réhabilitation.
📝 En résumé :
Le renforcement des certifications DPE et Audit marque une nouvelle ère pour le diagnostic immobilier. Si cette évolution améliore la rigueur et la reconnaissance du métier, elle nécessite un réel accompagnement, surtout pour les indépendants et les nouveaux entrants. Le secteur avance vers une plus grande expertise, mais l’équilibre entre exigences et accessibilité reste fragile.

Débats sur les DPE de complaisance et réponses des professionnels
Ce débat a abordé les préoccupations concernant la fiabilité des DPE, notamment suite à des reportages médiatiques récents. Les participants ont discuté des mesures pour renforcer la crédibilité de la profession et assurer des évaluations précises.
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🗞️ Pourquoi ce sujet est-il revenu en force en 2025 ?
Ces derniers mois, plusieurs reportages, enquêtes journalistiques et publications sur les réseaux sociaux ont mis en lumière des cas de Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) réalisés à la chaîne, en 10 minutes, ou sur des bases très approximatives, parfois sans visite du logement ou avec des valeurs par défaut mal utilisées. Ces cas de “DPE de complaisance” — souvent commandés pour améliorer artificiellement la classe énergétique d’un bien avant une vente ou une location — ont suscité :
La méfiance du grand public,
Des critiques des associations de consommateurs,
Des interrogations du côté des notaires et agences immobilières,
Et une certaine tension au sein même de la profession.
🧠 Principales questions débattues aux RVDI :
Les échanges ont été vifs et lucides entre diagnostiqueurs, formateurs, certificateurs et représentants de fédérations.
💬 Qu’est-ce qu’un “DPE de complaisance” ?
Il ne s’agit pas nécessairement de fraude manifeste, mais de pratiques qui s’éloignent des règles méthodologiques : valeurs non mesurées mais supposées, usage abusif de valeurs forfaitaires, absence de justificatifs pour certains matériaux ou systèmes, ou encore absence totale de visite sur site.
❗ Pourquoi ces pratiques existent-elles ?
Pression des donneurs d'ordre (agences, vendeurs) pour obtenir un bon classement.
Concurrence tarifaire intense, qui pousse certains à réduire le temps passé sur chaque mission.
Manque de formation ou d’expérience, notamment chez les nouveaux diagnostiqueurs.
Difficultés logistiques ou techniques : logements inaccessibles, copropriétés sans documents, etc.
🔍 Réponses et pistes d'action discutées :
✅ Renforcement des contrôles :
Contrôles sur ouvrage accrus pour les DPE litigieux, déjà en cours via les organismes de certification.
Croisement des données via l’Observatoire DPE-Audit de l’ADEME pour repérer les anomalies statistiques (ex : un diagnostiqueur qui met 90 % de biens en classe C).
Mise en place de sanctions en cas de dérives répétées (retrait de certification, suspension, etc.).
✅ Transparence et traçabilité :
Justificatifs obligatoires : photos des compteurs, systèmes de chauffage, isolants, documents collectés, etc.
Fichiers XML plus complets, pour faciliter les vérifications a posteriori.
Encouragement à horodater et géolocaliser les visites.
✅ Accompagnement des professionnels :
Développement de formations post-certification axées sur les bonnes pratiques terrain.
Aide à la rédaction de rapports pédagogiques et solides, pour rassurer le client et se couvrir légalement.
Création de chartes déontologiques internes à certains réseaux.
✅ Éducation du marché :
Travail de pédagogie auprès des agences, notaires et particuliers pour rappeler que le DPE est un document réglementaire, opposable, et non un outil marketing.
Encourager les maîtres d’ouvrage à valoriser la qualité du diagnostic, pas uniquement le prix ou la classe.
🧭 Position de la profession face à la polémique :
La majorité des diagnostiqueurs présents ont fermement condamné les pratiques de complaisance, tout en appelant à une réponse collective et équitable, évitant la stigmatisation généralisée. Il a été rappelé que :
La très grande majorité des diagnostiqueurs font leur travail avec sérieux,
Le cadre réglementaire est complexe et évolutif, ce qui peut aussi générer des erreurs involontaires,
Il est urgent de défendre la crédibilité de la profession face à ces attaques.
📝 En résumé :
Le phénomène des DPE de complaisance, bien que marginal, nuit à l’ensemble du secteur. La réponse passe par plus de contrôle, de pédagogie, de transparence et de soutien aux professionnels pour assurer un haut niveau de qualité tout en maintenant l’accessibilité de la profession.
La sinistralité dans la profession et conseils pour mieux se protéger

Cette session a exploré les risques auxquels sont confrontés les diagnostiqueurs immobiliers et a proposé des stratégies pour minimiser la sinistralité, notamment par le biais de formations continues et de bonnes pratiques professionnelles.
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📉 Qu’entend-on par "sinistralité" dans le diagnostic immobilier ?
Dans ce contexte, la sinistralité fait référence à l’ensemble des litiges, réclamations, procédures et indemnisations qui peuvent survenir à la suite d’un diagnostic immobilier mal réalisé, mal interprété ou remis en cause. Elle a un impact direct sur :
Le coût des assurances RC Pro,
Le renouvellement ou la résiliation des contrats d’assurance,
La réputation du professionnel,
Et parfois la viabilité même de la structure.
📊 Les constats partagés aux RVDI 2025 :
Intervenants et assureurs spécialisés ont dressé un état des lieux préoccupant, notamment sur certains diagnostics sensibles.
🔥 Diagnostics les plus à risque :
DPE/Audit énergétique : erreurs de classement entraînant des préjudices économiques lors de ventes ou locations.
Amiante : oublis ou analyses incomplètes qui conduisent à des travaux coûteux ou à une exposition au risque.
Plomb : omissions dans les parties communes ou dans les logements anciens.
Termites et état parasitaire : non-détection pouvant générer de lourdes réparations.
Mesurages (Carrez/Boutin) : erreurs sur les surfaces impactant les transactions.
📈 Tendance actuelle :
Une augmentation du nombre de sinistres déclarés, en lien avec la judiciarisation croissante des relations immobilières.
Des clients mieux informés, qui n’hésitent plus à engager la responsabilité du diagnostiqueur.
Une montée en exigence des compagnies d’assurance, qui sélectionnent de plus en plus rigoureusement leurs assurés.
⚠️ Facteurs de risque identifiés :
Diagnostics réalisés dans la précipitation, sous pression des délais de vente/location.
Manque de traçabilité ou de preuves de visite et de vérification.
Sous-estimation des enjeux juridiques du rapport : une simple erreur dans une case peut engager une responsabilité importante.
Formation insuffisante ou non mise à jour, en particulier sur les nouvelles réglementations (DPE 2021, audit énergétique...).
🧰 Conseils pour se protéger efficacement :
✅ Sécuriser la phase terrain :
Toujours documenter la visite (photos, horodatage, signature du client, etc.).
Poser les bonnes questions aux occupants (chauffage d’appoint, modifications non déclarées…).
Ne jamais se fier uniquement à l’apparence : tout doit être vérifié ou justifié.
✅ Soigner la rédaction du rapport :
Éviter les copier-coller, même pour des logements similaires.
Rédiger des observations précises, objectives et traçables.
En cas de doute, mentionner clairement les limites d’intervention ou d’accès.
✅ S’équiper et se former :
Utiliser des logiciels professionnels à jour.
Se former régulièrement, y compris sur la jurisprudence ou les cas concrets de sinistres.
Participer à des groupes de pairs ou réseaux pour échanger sur les pratiques et les retours terrain.
✅ Choisir une assurance adaptée et bien comprise :
Comparer les offres en regardant les exclusions, plafonds, franchises et conditions de déclaration.
Préférer une compagnie spécialisée dans le diagnostic immobilier.
Ne pas attendre pour déclarer un sinistre ou une réclamation potentielle, même minime.
✅ Adopter une posture professionnelle claire :
Expliquer aux clients ce que couvre (et ne couvre pas) le diagnostic.
Ne jamais céder à une demande de complaisance.
Préserver son indépendance technique vis-à-vis des agences ou promoteurs.
📝 En résumé :
La sinistralité est en hausse dans le diagnostic immobilier, mais elle peut être contenue grâce à une rigueur technique, une documentation systématique, une formation continue, et un bon contrat d’assurance. Le professionnalisme et l’anticipation sont vos meilleures protections.
En parallèle des conférences, lors des Rendez-Vous du Diagnostic Immobilier (RVDI) 2025, les participants ont pu découvrir les dernières innovations en matière de formation, de certification, d'assurance, de logiciels et d'équipements de mesure, présentées par les exposants. Les échanges entre professionnels ont été particulièrement fructueux, renforçant les liens au sein de la communauté du diagnostic immobilier.
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